Table ronde femmes et alpinisme
par Mathias Cornut, le 20 Février 2020
Les femmes ont longtemps été tenues à l’écart de la haute montagne. A cause de croyances stéréotypées, ces dernières ont souvent été pensées comme des êtres moins capables physiquement et mentalement que les hommes d’atteindre des sommets. Pourtant, les femmes alpinistes ne sont pas inexistantes, bien au contraire. Malgré le fait que les livres d’histoire parlent peu voire pas d’elles, elles ont intégré progressivement cette activité dans un espace construit historiquement et socialement sur des valeurs associées aux hommes, telles que la force, le courage ou encore l’endurance. Prenons l’exemple de Lucy Walker, alpiniste anglaise chevronnée, qui a gravi plus de nonante sommets dont de nombreuses premières ascensions. Toutefois, elle n’est connue « que » pour son ascension du Cervin en 1871. La manière dont les récits autour de l’alpinisme ont peu parlé des femmes fait écho à la façon dont les femmes ont été longtemps exclues des institutions liées à la pratique, telles que les clubs alpins. C’est ainsi que jusqu’en 1973, les femmes alpinistes suisses avaient leur propre club, malheureusement moins reconnu et subventionné que celui de leurs homologues masculins. Aujourd’hui, de plus en plus de femmes gravissent des sommets, en font leur métier, profitent des mêmes structures que les hommes, et s’épanouissent dans la pratique de leur activité physique en haute altitude. Qu’est-ce qui a permis ce changement et la présence plus importante de femmes alpinistes ? Y a-t-il eu et existe-t-il une réelle remise en question des stéréotypes de genre qui peuvent jouer le rôle d’obstacles à l’intégration des femmes alpinistes ? Quelles sont les expériences de ces femmes, à quoi sont-elles ou non confrontées, selon les contextes, les personnes – alpinistes ou non – et les sommets à gravir ? Y a-t-il des milieux plus favorables à l’éclosion de nouvelles femmes alpinistes ?
19h : Présentations, débat et questions ouvertes
20h30 : Apéritif canadien !